ÉQUIPE

Amélie Bourgeois
Éloge de l’harmonie
C’est probablement parce qu’elle a grandi dans les Landes, au beau milieu de la bruyère, des pins parasols et des champs de blé, que ses compositions respirent la naturalité à pleins poumons. Texture et relief sont partout présents dans les paysages olfactifs qu’elle dessine. Dans ce décor apaisant, cette cavalière émérite puise un désir d’harmonie qu’on retrouve dans chacun de ses parfums. Tout dans ses formules millimétrées est à sa juste place. Depuis Rouge Assassin (Jovoy, 2012), sa parfumerie délicate s’exprime dans le Grand Tout des petits riens, sans recherche du spectaculaire à tout prix. Un talent pour la nuance qui tient du don : par simples impressions sensibles, elle sait faire revivre un instantané de vie ou un lieu. Qu’elle travaille une fleur fraîche ou un bois précieux, Amélie conjugue une parfumerie référencée à une forme de spontanéité créative pleine de grâce et d’invention. Son style ? Un chic unique qui ne s’enferme jamais dans les gimmicks, passant avec aisance du réalisme au lyrisme. Lorsqu’elle ne crée pas des parfums, on peut la croiser dans le cirque de Gavarnie en train de randonner en solitaire ou avec ses deux garçons. La nature, toujours. Sa curiosité humaine, son empathie et sa force tranquille insufflent à l’équipe une énergie rare, qui pousse chacun à avancer et à tracer un sillon singulier, en toute liberté.
INSTAGRAM : @ame_lie_bourgeois

Anne-Sophie Behaghel
L’art subtil du décalage
Elle sait que l’entre-soi ne fait pas le bonheur. C’est précisément pour cette raison qu’elle a choisi le parfum : pour connecter les individus les uns avec les autres. À la différence de nombreux parfumeurs, Anne-Sophie a grandi au milieu des effluves de macadam et de béton, et donc sans véritables références végétales. Élevée en région parisienne, c’est dans le spectacle urbain qu’elle puise l’essentiel de ses inspirations pour inventer une parfumerie effrontée, plus créative que décorative. À l’harmonie tranquille, quête perpétuelle du parfumeur, elle substitue la dissonance, l’aspérité, l’accident capable de créer la surprise. Pour arriver à ses fins, elle fusionne sans crainte des molécules de synthèse abrasives utilisées souvent en overdose avec les ingrédients naturels les plus nobles de la palette. Formule après formule, cette créatrice pleine d’extravagance dessine un manifeste esthétique qui se méfie du raisonnable et du bien élevé. À quoi bon se contenter de dupliquer la nature telle qu’elle est quand on peut sortir joyeusement du cadre en cultivant un penchant immodéré pour l’expérimentation ?
INSTAGRAM @ansobehaghel

Camille Chemardin
La féérie des formules
Biberonnée aux aventures d’Indiana Jones, elle s’est rêvée un temps en archéologue bourlingueur. À défaut de civilisations disparues, cette aventurière de l’imaginaire s’est mise en quête de la note juste comme on poursuivrait un trésor. Spontanément inspirée par la gastronomie et la mixologie, elle considère que la parfumerie est une affaire de goût autant que d’odorat. Il ne faut pas chercher plus loin ce don qu’elle possède d’inventer des parfums délectables et appétents. Ce nouveau nez, arrivé au studio de création à l’âge de vingt ans, affirme tout naturellement sa signature pleine de sourire et de délicatesse. Camille excelle comme personne à réinterpréter une tubéreuse gracile, soufflée de végétalité. D’une façon générale, les fleurs ne savent pas lui résister. C’est qu’elle sait leur parler. Geek dans l’âme, technicienne hors pair, elle n’aime rien tant que de relever les défis techniques de la formulation qu’elle aborde exactement comme la résolution d’une énigme dans les polars de son adolescence. La résolution du mystère n’est pas étrangère à sa vision du métier de parfumeur.
INSTAGRAM : @camille.chemardin

Margaux
Le Paih-Guérin
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Le goût du parfum autrement
D’aussi loin qu’elle se souvienne, elle a toujours voulu capturer ces instants précieux de la vie pour les transformer en parfums. Élevée dans la parfumerie familiale à Vannes, en Bretagne, elle grandit au milieu des flacons et des grands classiques olfactifs des années 1980 à 2000. Ce bagage sensoriel, mêlé aux senteurs brutes et sauvages des landes bretonnes, forge une sensibilité singulière, profondément ancrée dans la nature. Fascinée dès l’enfance par le pouvoir émotionnel du parfum, elle rêve de composer à son tour ces jus capables de révéler une identité ou de bouleverser un souvenir. Guidée par l’audace de Germaine Cellier, elle choisit de s’éloigner des fragrances classiques pour explorer un univers plus abstrait, sensoriel et instinctif. Inspirée par la cuisine, les spiritueux et les cocktails, Margaux crée des parfums à la croisée des sens, des parfums qui se goûtent autant qu’ils se respirent, et laissent en mémoire une impression vive, troublante, inoubliable.
INSTAGRAM : @margaux.le.paih.guerin

Sandra Barré
Chercheuse d’art
Le curriculum de cette originale est fleuri : chercheuse, esthéticienne, critique d’art, commissaire d’exposition, elle a publié “L’odeur de l’art : un panorama de l’art olfactif” (La Lettre volée éd.) et organisé plusieurs expositions. Sa rencontre avec l’installation olfactive de Julie C. Fortier La Chasse fut une vraie révélation et un détonateur. Lorsqu’elle pousse les portes du studio Flair en 2022, elle n’a qu’une idée en tête : jeter des ponts entre artistes et parfumeurs et installer un lieu d’écoute empathique pour les plasticiens désireux d’approcher la dimension olfactive. Cette rebelle dans l’art à l’énergie stimulante assume vouloir casser les conformismes et inverser la hiérarchie sensorielle sur laquelle s’est fondée d’histoire de l’art en replaçant l’olfaction au cœur du jeu. En créant le prix Flair pour l’art olfactif, et en imaginant le podcast “Flair l’Art”, elle concrétise son rêve de toujours et démontre à ceux qui pouvaient en douter que ces deux mondes de l’art et de la parfumerie ont beaucoup à partager et tout à s’enrichir.
INSTAGRAM : @sandra_barre

Pauline Jegousse
Pauline Jegousse a eu l’intuition qu’elle voulait travailler dans l’industrie de la parfumerie lorsque, encore au collège, elle découvre un documentaire sur la maison Guerlain et sur son parfumeur, Thierry Wasser. Et à bien y réfléchir tout la mène aux odeurs : son grand-père paysagiste qui lui fait découvrir des essences parfumées dès qu’il en croise, la maison de sa nourrice emplie de fleurs ou sa mère qui a une appétence particulière pour les fragrances…
Pauline Jegousse choisi d’intégrer l’ISIPCA et de se former à la création et au développement des parfums, cosmétiques et arômes. C’est pendant un stage qui se transforme en alternance chez Flair qu’elle comprend que son souhait peut devenir possible « on nous rappelle souvent que devenir parfumeure est difficile, voire impossible, mais les planètes se sont alignées pour moi ».

Martine Denisot
La connivence de Martine Denisot avec les matières premières odorantes s’est manifestée très tôt, en « reniflant » le gant de chevreau ivoire d’une très jolie grand-mère. Inoubliable.
Des années après, elle a eu le privilège de passer du temps dans le laboratoire d’un très grand parfumeur parisien. Elle s’y ennivre des plus belles matières premières ; les flaire dans tous les sens, les décortique, les dévore, les entrecroise, les mixe et les imprime. Quand elle rencontre Amélie Bourgeois, sa curiosité s’accorde à son expertise vive et fine de parfumeur. Elle apporte à Flair son imaginaire particulier.